Le Chemin de Fer – Un siècle d'Histoire à La Gare

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Le 28 octobre 1881 a lieu à Ernée un petit rassemblement pour fêter l'ouverture de la voie ferrée Mayenne-Fougères par la S.N.C.F. qui fait partie du réseau ouest nationalisé à cette époque.

La S.N.C.F. exproprie quelques terrains comme ceux de Mr RICHARD DE VILLERS en 1878 à la Gare de Saint Denis de Gastines. Il faut plus de deux ans pour construire la ligne Mayenne-Fougères. Elle emploie de nombreux journaliers des communes traversées qui étaient bien payés pour l'époque.

Des gares furent aménagées à Châtillon-sur-Colmont où demeurent des marchands de grains, Saint-Denis-de-Gastines, Ernée, (Trafic important en chaussures et grains), Saint-Pierre-des-Landes (gare moins importante), La Selle-en-Luitré, et Fougères ou chaque vendredi se tient le marché qui revêt toujours de l'importance.

La Gare, son Personnel, ses alentours.

Au début du siècle (20ème), la gare des voyageurs se présente ainsi :

Le bureau du chef de gare à droite.

Le bureau du caissier-enregistreur.

Un local pour l'agent d'entretien appelé plus communément lampiste dont la fonction essentiel consiste à graisser les aiguilles (aiguillages).

Généralement, le lampiste habite la petite maison située au P.N. 26 (Passage à niveau de la Gare) avec son épouse qui fait fonction de garde-barrières. A l'origine les barrières sont en bois. La maisonnette a disparu dans les années 1970.

Il y a deux quais d'embarquement, les halles ou sont entreposées des marchandises, une pompe à eau, une grue installée par la suite et la grosse horloge qui a malheureusement disparu.

Aux alentours, l'animation s'est vite développée. Chez Mr et Mme Boulay se tenait un café, hôtel, restaurant. Cet hôtelier achète deux calèches et propose de reconduire les voyageurs jusqu'à une vingtaine de kilomètres et même les héberge à leur arrivée à la gare ou la veille de leur départ.

Puis une maison est construit en 1884 par la famille Jardin et un deuxième café ouvre. Cette propriété est vendu à Mr Gontier (père de Mme Robine). La réserve de charbon composée de gros « pains » de charbon se situe dans les dépendances de cet immeuble.

Même sur les lignes secondaires, la S.N.C.F distingne trois catégories de voyageurs. Les plus mal lotis, dans les wagons de 3ème classe constitués de bardage bois jusqu'à hauteur des épaules. En mauvaise saison, les courants d'air sont assez désagréables. La S.N.C.F. dispose, au départ de Mayenne et Fougères, des chaufferettes sur lesquels les voyageurs posent leurs pieds pour se réchauffer un peu.

Les wagons de 2ème et 1ère classe sont plus confortables, mieux abrités pour autant tous les voyageurs sont bien cahotés. Les voyageurs entrent directement dans leur compartiment de huit places.

Le train s'arrête à toutes les gares, parfois assez longtemps. Le voyage dure dans le temps, d'autant plus qu'un kilomètre sépare le bourg de la gare. Il faut plusieurs heures pour se rendre à Mayenne ou à Fougères. Mais le temps, à cette époque, s'écoule paisiblement.

Dès l'arrivée de l'électricité, l'éclairage est installé entre la gare et le bourg à la demande des habitants. Les horaires d'arrivée et de départ du train sont tels que l'hiver les gens circulent la nuit. Cet éclairage profite également au père Baptiste Lemoine, postier. Il tire sa voiture à bras, deux fois par jour, accompagné de son chien, de la poste à la gare. Lors de son installation, la S.N.CF. Refuse l'éclairage.