Les Campagnes Napoléoniennes pour nos soldats dyonisiens

Le 18 juin 1815 - Jour de défaite à la Bataille de Waterloo.

Depuis 11 ans les soldats des légions Napoléoniennes ont parcourus l'Europe d'Ouest en Est (de la Belgique à la Russie) et du Nord au Sud (de la Prusse à l' Espagne). Ce 18 juin 1815 marque la fin de l'ensemble des campagnes militaires de l'Empereur Napoléon Bonaparte.

Les guerres napoléoniennes commencent après le sacre de l'empereur Napoléon 1er (2 décembre 1804) et s'achèvent en fait le 10 avril 1814, jour de son abdication (départ pour l'Ile d'Elbe le 20 avril).  De retour de son exil en 1815, Napoléon même sa dernière bataille durant l'aventure des Cent-Jours du 26 février au 18 juin 1815, jour de la défaite de Waterloo.

 

 Le contexte historique

Le règne de Napoléon 1er a été marqué par de nombreuses campagnes militaires européennes qui n'étaient d'ailleurs que la suite des guerres révolutionnaires déclenchées en 1793. En effet, pendant près d'un quart de siècle, la France révolutionnaire et impériale affrontera les principales puissances monarchiques au cours des différentes coalitions. Pour faire face à l'Europe coalisée, il fut institué «la réquisition» ou la «conscription», c'est-à-dire le service militaire obligatoire pour tous les célibataires de 20 à 25 ans. Cet enrôlement, institué par la Convention et confirmé sous le Directoire fut appliqué de plus en plus durement pendant tout le Consulat et l'Empire. A tel point que tous considéraient cette conscription comme un véritable fléau. En effet, la plupart des études statistiques portant sur ces guerres évaluent les pertes militaires à environ 900 000 hommes, soit 3 % de la population de la France de l'époque estimée à 30 millions d'habitants à la fin de l'Empire. (Un simple exemple : La bataille de Borodino du 7 septembre 1812 oppose les troupes de Napoléon à celles des Russes près de la rivière Moskova. De 6h du matin à 15h, 51 000 Russes et 30 000 Français périssent sur le champ de bataille le plus meurtrier des campagnes napoléoniennes).

Initialement, Angleterre, Autriche, Suède, Russie et Prusse s'étaient unies contre la France car elles considéraient les Français comme un peuple régicide (Louis XVI a été guillotiné le 21 janvier 1793). On peut donc très naïvement penser que la fuite du roi arrêté à Varennes a été un des phénomènes déclencheurs de la mort de près d'un million de nos concitoyens.

Tous ces jeunes soldats étaient des fantassins. Napoléon demandait à ses hommes en tout premier lieu «d'avoir de bonnes bottes»! Sur la carte de l'époque, on voit bien qu'ils ne mourraient pas auprès de chez eux.  Le havresac (30 kg minimum) et le fusil (4,3 kg) étaient autrement plus lourds.

 

L'équipement et les combats du soldat de l'époque

Chaque soldat porte donc un sac à dos ou havresac, avec ses habits, une couverture, de la nourriture (pain, viande, vin et eau-de-vie), son tabac. Les repas sont servis deux fois par jour et les soldats chassent du gibier ou réquisitionnent auprès des paysans de quoi se nourrir. Lors des campagnes militaires, ils dorment le plus souvent à la belle étoile ou sous un abri fait de branchages, parfois dans la grange d'une ferme. Les officiers dorment sous une tente ou chez l'habitant. Pendant les combats, les ordres sont aussi transmis par les musiciens, tambours et trompettes, assez injustement appelés les «loin-des-balles» bien qu'ils risquent leur vie comme la plupart des militaires. Suivant le terrain et l'organisation de l'ennemi, les différentes armes interviennent. L'artillerie entre en jeu là ou l'ennemi paraît faible et envoie des boulets de 7 à 10 kilos. L'infanterie est chargée de tirer sans cesse et pour cela mobilise beaucoup de soldats; ils sont organisés sur trois rangs les uns derrière les autres. Chaque rang intervient à tour de rôle car il faut plus d'une minute pour charger un fusil et tirer. Enfin, la cavalerie charge pour déséquilibrer les soldats ennemis. Avec la fumée des canons, les soldats ne voient souvent rien de plus que le dos du soldat devant eux.

Le recrutement militaire

Le tirage au sort et le rachat

Tous les jeunes gens non dispensés (hommes mariés veufs ou divorcés et qui sont pères de familles sont dispensé) qui ont l'âge requis ne font pas le service. En effet il existe le système du tirage au sort (loi du 26 août 1805). Jusqu'en 1813, chaque année les jeunes gens d'une même année (les conscrits) sont réunis et se présentent à un « conseil de révision » qui est présidé par le sous-préfet. A l'occasion de la visite médicale on élimine ceux qui physiquement ne font pas l'affaire (essentiellement les ouvriers dont la forme physique laisse à désirer le plus souvent) ou ceux qui parviennent à simuler un trouble physique ou mental incompatible avec la fonction de soldat. Les jeunes gens tirent au sort un numéro : s'il est inférieur au nombre de recrues que le département doit fournir, le jeune homme devient soldat. Mais il peut se faire remplacer par un volontaire attiré par le métier des armes.

Depuis 1802, il peut fournir un remplaçant. Car certains hommes se procurent des revenus en faisant du remplacement militaire. Il y a même des agences qui mettent en contact ces hommes et les familles qui ne désirent pas voir leurs fils partir à la guerre. Ce rachat favorise les familles riches (en Côte-d'Or un remplaçant coûte de 1900 à 3600 francs alors que la journée de travail d'un ouvrier est au maximum de deux francs).

En 1813, après la désastreuse campagne de Russie, il faut appeler les classes d'âge en avance, pour remplir les rangs. Des adolescents de moins de vingt ans, les « Marie-Louises » du nom de l'impératrice, vont ainsi faire les campagnes d'Allemagne (1813) et de France qui voient le repli continuel des armées françaises, l'évacuation de l'Allemagne et l'invasion de la France. Napoléon y gagnera le surnom d'« Ogre ».