A la recherche du grand-oncle disparu pendant la guerre.

(Ouest-France vendredi 7 août 2009)

Quatre-vingt-douze après sa disparition, la famille Deniau a entrepris un voyage original, celui qui permet de remonter les aiguilles du temps, à la recherche de ce grand-oncle disparu au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Elle a organisé une excursion qui lui permet de découvrir les hauts lieux de ce conflit meurtrier (Verdun, le chemin des dames), et d'explorer cette histoire familiale dramatique d'un combattant disparu parmi d'autres.

1916 le départ au front

Il s'appelait Jean-Marie Fougeray, né à Saint-Denis-de-Gastines, fils de fermier et demeurant au lieu-dit « La pivette ». Durant l'été 1916, le jeune homme participe en famille au traditionnel battage de la moisson. En voyant arriver le garde champêtre qui apporte l'ordre de mobilisation, son père décède subitement sur la batteuse (il avait déjà deux fils partis à la guerre).

Jean-Marie Fougeray en 1917

Un premier drame pour ce jeune homme, âgé à peine de 19 ans et à la destinée tragique. A peine l'enterrement célébré, Jean-Marie Fougeray part sur le front, dans les tranchées du chemin des Dames, lieu de la célèbre bataille de l'Aisne qui débute au printemps 1917. Le 19 juillet de la même année, il est signalé sa disparition, tel que le rapporte le Journal des marches et des opérations (JMO) du 65e régiment d'infanterie, près du lieu-dit « moulin-tous-vents » sur la commune de Gauchy dans le département de l'Aisne.

 

 A la recherche de son aïeul

Jean-Marie Fougeray ne sera pas un soldat inconnu, enterré dans une fosse commune, il reste dans la mémoire commune de la famille Deniau, qui ne possède que peu de traces de cet oncle. André Deniau, jeune retraité décide, à l'aide d'internet, de découvrir le lieu de sépulture.

« Dans un premier temps, j'ai consulté les registres matricules près des archives départementales de la Mayenne, ce qui m’a permis de collecter des données plus explicites qu'un simple livret militaire » raconte André Deniau, il ajoute « Dans un second temps, j'ai pu consulter le JMO du régiment qui relate jour après jour les faits, les combats, les manœuvres. »

Décès officialisé en 1922

Suite aux différents affrontements, il est annoncé la disparition de Jean-Marie Fougeray. Il faut attendre 1922 pour que son décès soit officialisé près de la mairie de Saint-Denis-de-Gastines, suite à un jugement du tribunal de Mayenne qui déclare : « Vu l'acte de disparition et une liste de source allemande, il résulte que le militaire ci-après est décédé le 19 juillet 1917 entre la route d'Essigny-le-Grand et du Moulin-tous-Vents. »

La famille Deniau, soit 9 membres peuvent enfin se recueillir lors de leur voyage sur la sépulture de leur oncle.

Pour consulter les journaux des marches et opérations des différents régiments, il existe un site internet :

 

 

www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr