Histoire d'un soldat Dyonisien au cœur des Batailles Napoléoniennes

Imprimer

De nombreuses recherches à travers différents documents ont permis d'établir une liste de 108 soldats dyonisiens, un nombre de combattants identifiés de Saint Denis de Gastines, mobilisés durant l'ensemble de ces campagnes militaires. C'est leur histoire au sein de la grande histoire qui est retracée. Et à travers ce passé de plus de 200 ans, c'est notre mémoire collective qui en ressort, l'histoire de France n'est jamais très loin de l'histoire locale. Et ces jeunes dyonisiens participent au premier conflit important du XIX siècle, le siècle de l'Europe, 100 ans avant la première guerre mondiale.

 De toute les batailles

Un soldat dyonisien, le grenadier François ROYNEL (ROISNET- ROUENET) né le 23 février 1779 à Saint Denis de Gastines, fut de toutes les campagnes dès 1802, fusilier au 103e régiment d'Infanterie de ligne, il passe à la Garde Impériale le 1er mars 1913. Il est blessé le 16 février 1807 à la bataille d'Ostrolenka en Pologne et un coup de feu à la jambe gauche à Fleurus en Belgique en 1815. Devenu rentier à Saint Denis de Gastines il est médaillé de la croix de Sainte Hélène en 1857.

 

Les médaillés de la Sainte Hélène

La médaille de la croix de Sainte Hélène, créée par Napoléon III, récompense les 405000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815.

Une douzaine de dyonisiens médaillés ont reçus la croix de Sainte Hélène, voici quelques exemples notables, comme beaucoup de leurs compatriotes, ils ont été blessés ou mutilés durant les combats:

François BOIZARD né en 1792 ,sergent, caporal du 150° puis 29° régiment d'infanterie de ligne entre 05/06/1812-31/12/1819 il a fait les campagnes: 1812, 1813, 1815 (grande armée).  Il est fait prisonnier de guerre du 27/08/1813 au 26/08/1814 puis est rentré en France. Blessé d'un coup de lance à la joue droite, d'un autre au coté gauche du cou, et d'un troisième à la main droite, à Colbert le 27/08/1813. A été proposé pour la croix d'honneur par le général Lauriston le 23/08/1813. Depuis sa rentrée dans la vie civile il a sans cesse montré le plus grand dévouement même au péril de sa vie, dans les circonstances les plus dangereuses notamment dans les incendies. En 1852 il a sauvé devant un grand nombre d'habitants de St Denis une petite fille tombée dans un puits de 12 mètres de profondeur et remontée vivante. Il a été capitaine de la garde nationale de St Denis pendant 14 ans et n'a pas cessé de tenir une conduite irréprochable. Cependant il n'a pas d'autre décoration que la médaille de Ste Hélène. Fils de François et Marie Jary. Propriétaire d'une modique fortune de 1000 francs de rente.

François CHOIZÉ né en 1790, ouvrier maçon, incorporé au 135° régiment d'infanterie de ligne en 1813, parti du dépôt de la caserne de la Pépinière pour Brienne, Vitry le François, Nogent sur Seine, Bard sur Aube, Reims, Montrault où il fut blessé au bras droit. Revenu à l'ambulance à Paris, évacué sur Rouen et Fécamp, Evreux d'où il fut renvoyé dans ses foyers. Rentré sous les drapeaux dans les cent jours et reçut son congé pour cause de blessures à Laval en 1815. Paralysé du coté gauche. 250 francs de secours viager (loi du 05/05/1869). Fils de Louis et de Jeanne Moreau.

François LEFAUCHEUX né en 1786, journalier,soldat au4° régiment d'infanterie de ligne du 15/03/1806-06/07/1809
il participe aux campagnes 1806 à 1808 (Prusse), 1809 (Autriche), il est blessé à la cuisse droite brisée à Wagram. Pension annuelle de 100 francs. Ne possède rien, est dans l'indigence. Reçu un secours de 50 francs le 05/03/1857, une pension annuelle de 100 francs depuis le 01/07/1817. En 1858 a 72 ans, 2 enfants dont 1 fille mariée et pauvre, et 1 garçon maladif souvent à la charge de son père. A été réformé après la bataille de Wagram où il eut la cuisse droite cassée par un coup de feu. Il a beaucoup de peine à marcher et ne peux plus travailler. Il n'a d'autres ressources que 100 francs de pension par le gouvernement. Cette somme est bien insuffisante pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa femme âgée de 78 ans.

Jean SÉNÉCHAL né en 1790, jardinier, fusilier au  1° compagnie du 2° bataillon du 93° régiment d'infanterie de lignedu 01/05/1811-13/11/1814, il participe aux campagnes de 1811, 1812, 1813 (Russie). Deux graves blessures. Trois années de service en Russie : un coup de feu reçu à Smolensck le 19/08/1812 qui le prive presque totalement de l'usage de la main droite. Ce coup de feu lui a emporté les deux dernières phalanges des doigts medium et annulaire de la main droite, une cicatrice à la jambe gauche. Une année passée dans les prisons de Koenisberg et la perte d'une grande partie de ses forces, fait prisonnier le 05/01/1813 à Koenisberg. Est rentré en France le 02/11/1814. Secours viager de 80 francs en date du 16/07/1856. Père d'une nombreuse famille, sans ressources. Fils de Gabriel et de Julienne Bonjour. Décédé à Gorron le 05/03/1861.

Julien BAHIER né en 1792, journalier, il arrive au 55° régiment d'infanterie de ligne comme conscrit le 28/11/1812, puis au 43° régiment d'infanterie de ligne le 17/02/1813. Blessé à Lutzen le 02/05/1813, réformé après cette bataille, par suite de blessures, dont l'une lui a estropié des doigts de la main droite. A été rayé des contrôles le 31/10/1813 par suite d'un coup de feu à la main droite. En 1858 a 67 ans, 6 enfants mariés et chargés de famille. Il n'a jamais joui d'aucun traitement ni gratification. Il est réellement indigent. Ses enfants le sont aussi. Fils de Pierre et Renée Foubert.

Michel QUENTIN né en 1788, journalier, cavalier au 2° régiment des dragons du 12/08/1807-30/03/1814, il participe au campagnes de 1808 à 1813 en Espagne, 1813 à Leipzick, de nombreuses blessures: cicatrices au genou gauche et au bras droit, le gros orteil et son voisin au pied droit, gelés à Leipzick. A la main gauche estropiée d'un coup de lance, et deux doigts du pied droit estropiés par suite de la gelée. Le tout arrivé pendant le cours de son service. Il a beaucoup de mal à marcher et est véritablement indigent. Sans fortune. Ne gagne presque rien. 40 francs de secours en 1849. Etat qui approche de l'indigence. A un secours viager de 100 francs en date du 29/06/1861. Décédé à St Denis de Gatines le 31/03/1861. Il laisse comme héritiers : Angélique Nouveau, sa veuve âgée de 70 ans.

 

Sources - Archives - Photos  :

- les soldats des guerres napoléoniennes : memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

- les médaillés de Saint Hélène:  stehelene.org

- Les Archives départementales de la Mayenne - lamayenne.fr