Jusqu'au XVIème siècle, aucune pièce, hormis les généalogies tenues dans les grandes familles, ne permettait à nos ancêtres de prouver leur filiation, leur situation d'époux, de veuf ou de veuve, et bien rares étaient ceux qui connaissaient leur âge avec exactitudes. D'ailleurs, il n'existait dans les campagne aucune organisation municipale qui put être chargée de la rédaction des actes. Ce sont les curés de certaines paroisses où le protestantisme commençait à faire des adeptes, qui eurent les premiers l'idée de dresser non pas des actes de naissances, mais des actes de baptême, afin de donner à leurs fidèles une preuve de leur appartenance à la religion catholique.
François 1er trouva l'idée heureuse et, par ordonnance de Villers-Cotterets de 1536, il confia aux curés le soin d'établir des actes de baptême et d'inhumation. Peut-être laissa-t-il de côté les mariages parce qu'il n'existait alors un notaire dans tous les pays et que l'usage d'établir un contrat avant les épousailles était très répandu.
La lacune fut comblée par l'ordonnance de Blois, rendue 43 ans plus tard, en 1579, par Henri III.
Mais François 1er, comme son successeur furent loin d'être obéis de toute faute d'avoir édicté des règles précitées par la tenue en doubles des registres, et faute d'être en mesure, avec le désordre provoqué par les luttes religieuses, de tenir la main à l'exécution de leurs prescriptions. Il en fut ainsi dans l'évêché du Mans, dont Saint-Denis a dépendu jusqu'à la création de l'évêché de Laval en 1855; les curés se contentaient en général de dresser des actes de baptême, jusqu'en 1600, l'évêché Claude d'Angeunes ordonna aux curés, et en leur absences de vicaires et autres faisant leur charge, de tenir un registre de mariages qui se feront en leurs paroisses, lequel contiendra le nom et le surnom des mariés et de quelques personnes des plus notables qui auront assisté aux épousailles, avec les jours et ans de la célébration d'icelles et le nom du prêtre qui aura reçu les promesses et administré le sacrement. Semblablement un autre registre des enterrements qui se feront en leurs paroisses, qui contiendra le noms des enterrés le jour du si enterrement et le nom du prêtre qui aura fait le service.
Les mariages aux XVII et XVIIIème siècles ne se faisaient qu'en dehors de l'Avent et dur Carême, sauf permission spéciale « du chanoine Scholastique de l'Église du Mans », et à condition, comme il est noté dans l'acte du 24 février 1716 « Qu'il n'y ait aucun banquet ni danse ». De là beaucoup d'unions évidemment de banquets et de danse, après le 1er janvier comme après Pâque
De même qu'aujourd'hui, tout mariage était précédé de publications de bans, sauf dispense, dans chacune des paroisses des futurs époux, afin de permettre aux personnes qualifiées de faire opposition ou de révéler les empêchements connus d'eux.
Si les parents d'un enfant majeur pour le mariage refusaient de donner leur consentement, cet enfant pouvait faire faire ce que le Code civil appelle des sommations respectueuses. Ainsi, comme Mr Charles Cousin, sieur de La Grulière, chirurgien à Lesbois, s'opposait au mariage de son fils Jean-Baptiste avec Suzanne Provost, fille de Etienne Provost, sieur de la Benestière, en son vivant notaire de Saint denis de Gastines et de Renée Bobet, dame de La Demeurantais, Me Urbain-François Le Baron, notaire de Saint Denis adressa à la requête de Jean-Baptiste Cousin « une réquisition » au père récalcitrant, et ce dernier, se rendant compte de l'inutilité de son opposition, finit par donner son consentement dans un acte notarié, dressé le 10 février 1706, cinq jours avant le mariage.
-L'opposition, si elle n'était fondée que sur des considérations de fortune ou de milieu social pouvait être levée par l'autorité judiciaire ecclésiastique. Ainsi l'opposition faite par Michel Lemonnier au mariage de sa nièce, Jeanne Buin, fille de Me Gabriel Buin notaire et de Marie Lemonnier avec Michel Dupont, dont le père était marchand tissier, fut déclaré non recevable par jugement de l'officialité du 19 novembre 1736 et le mariage fut célébré le 8 janvier suivant.
Lorsque les parents des futurs époux ne pouvaient assister à la cérémonie, ils devaient donner leur consentement par acte notarié. Au mariage de Mathurin Fouilleul avec Renée Brochard, célébré le 23 août 1721. L'officiant nota qu'Elisabeth Terrier, veuve de Jacques Fouilleul et mère du futur époux qui était infirme et passé en demeure devant Mr François Urbain Le Baron. En février 1741, Étienne Lefebvre, âgé de 26 ans, qui allait épouser Magdeleine Gobil, « veuve en dernière noces » dit l'acte de Jean Bridier et qui avait 50 ans, produisit un acte passé le 6 septembre 1740 devant les notaires de la baronnie d'argenton-Château en Poitou, par lequel ses père et mère, qui résidaient en ce pays, lui donnaient « plein pouvoir d'épouser qui bon lui semblerait et en quelque pays que ce puisse être ». « On ne pouvait plus complaisement permettre à un fils de faire une sottise ».
On enterrait, le plus souvent, dans le cimetière qui était autour de l'Église sauf aux moments des grands froids, quand la gelée rendait difficile le creusage des fosses; les inhumations se faisaient alors dans le bas de la nef. Il en fut ainsi en janvier 1660, en janvier et février 1670, en janvier 1694, en février 1695. Deux autres inhumations eurent lieu au même endroit les 23 et 29 juillet 1678, parce que le cimetière avait été « pollué », c'est-à-dire douillé peut-être par une violation de sépulture, plus probablement par une rixe. Il arrivait en effet de temps à autre, cela s'est produit dans de nombreuses paroisses., qu'à la sortie d'un office deux ou plusieurs hommes se prenaient querelle et en venaient aux mais, sans égard pour ce lieu consacré. Le clergé procédait alors à une cérémonie de purification, mais en attendant, on enterrait dans le sanctuaire.