Saint-Denis-De-Gastines au temps des moulins...
Le moulin a évolué considérablement durant le Moyen Âge. En effet, dès cette période et très nettement à partir du XIIe siècle, on assiste en Europe à une multiplication des moulins à eau. Ces derniers sont utilisés à des fonctions de plus en plus diversifiées et la variété des aménagements hydrauliques qui leur sont associés ne cesse de croître. Les meules actionnées par la force de l'eau moue principalement le blé. Avec l’usage de plus en plus courant de l’arbre à cames qui transforme le mouvement rotatif en alternatif aboutit à la diffusion des moulins qui pilent et martèlent, ils sont équipés de roues horizontales, plus couramment verticales (recevant l’eau au-dessous ou au-dessus). Tous sont installés sur la berge d’un bief ou d’un cours d’eau.
Plan Cassini ( date du relevé 1755 - 1761)
Sur notre commune durant le 18ème siècle (le siècle des lumières), on dénombre plus de vingt-cinq moulins au activité diverses. On trouvait des moulins à foulons dans lesquels on teillait le chanvre et le lin pour en faire du fil textile, des moulins actionnant les métiers à tisser des draperies, des moulins à tan où l'on broyait l'écorce de chêne (le tan) avant de l'utiliser en tannerie pour le tannage des cuirs, des moulins à papier, des moulins qui faisaient fonctionner les machines des scieries et des forge
Au 19ème siècle, on retrouve principalement 6 moulins en activités pour la meunerie, la Messendière, La Sensive, le Bois Berranger, Gastines, le Rocher, et Fumeçon (Fumesson écrit à l'époque) ces derniers produisaient une quantité importante de farine, le pain étant la base de l'alimentation de l'époque, avec une consommation journalière de 900 g par habitant. Le mécanisme des moulins était entraîné par une roue à aubes en bois, elle-même entraîné par l'eau d'une rivière. Un réceptacle en bois en forme de grande gouttière canalisait l'eau au-dessus des aubes et l'ouverture de la vanne de l'écluse permettait de régler la vitesse de rotation. Les meules en pierre, l'ensemble comportait une meule fixe et une mobile, étaient battues tous les quinze jours à l'aide de marteaux à pierre en acier et le cœur de la meule bouchardé. En général on attendait quatre jours après l'affûtage avant de moudre le blé noir assez courant à l'époque; Dans l'intervalle il était préférable de moudre du blé. Le réglage de la finesse de la mouture se faisait à l'aide d'une vis déterminant la hauteur de la meule mobile. (Photo 1 & 2 )Moulin de Fumeçon (1900)
Certains moulins ont vu leurs activités s’achever au 19ème siècle et au 20ème siècle.
La liste des derniers meuniers en activités par moulins de la commune de Saint Denis de Gastines et par période. Ces moulins à eau sont devenus pour certains par la suite des fermes agricoles, avec l’arrêt et le démantèlement des roues. (Les recherches ont été effectuées par les différents recensements de 1836 à 1936)
19ème siècle
Le Moulin de Froulay (Fin d'activité avant 1836)
Dépend du Moulin de Fumeçon par bail, principalement utilisé par des tisserands au 19ème siècle
Le Moulin de la Sensive (Fin d’activité en 1867)
Meunier : Pierre GOUSSIN (1802 -1867) Décédé à la Sensive marié (1832 ) avec Véronique ANGIN puis Henriette MORAINE marié en (1865). Le moulin fût en activité jusqu’au décès de Pierre Goussin
Le Moulin du Rocher (Fin d’activité Juin 1875)
Meunier : Joseph Augustin GOUSSIN marié (1877) avec Louise Jeanne POISSON, qui reprend en location le Moulin de Fumeçon en juin 1875 (acte notarié le 2 juin 1875 par maître Urbain Leguicheux signature avec Royer Julien propriétaire)
Dès le 17ème siècle, trois moulins à Brecé sont identifiés sur la carte de Cassini, le moulin de Brecé près du Pont à Bouty, le moulin de Favière, et le moulin du Parc sur le ruisseau du Parc et des Messendières en limite de la commune de Saint Denis de Gastines.
Lors du 17ème siècles la noblesse et le clergé détiennent une grande partie de la terre. Les paysans, métayers, laboureurs restent largement encadrés par les seigneurs, membre de la noblesse ou du clergé. Celui-ci garde une partie des terres et concède le reste à des paysans.
A l’encontre du monde paysan, les meuniers bénéficient d’une large indépendance, ils signent des baux « d’exploitation » avec les seigneurs d’une durée définie, très souvent ces actes sont effectifs à la Saint Georges (le 23 avril). De ce faite les familles de meuniers se déplacent à des distances parfois importantes dans les différents moulins du territoire du Nord Mayenne (Le Haut Maine).
Une histoire de familles
Sur l’ensemble des actes des registres paroissiaux de la commune de Brecé (1600 – 1695), très peu d’informations sur les moulins sont indiqués (mentions dans les actes), malgré cela, il a pu être identifié un certain nombre de meuniers sur cette période.
Le moulin de Brecé a pu être attesté dès 1651. Le moulin du Parc est un bâtiment situé sur un petit cours d’eau et il utilisait un barrage pour l’alimenter (indiqué sur la carte Casini). Le moulin de Favière dispose de nombreuses sources pour retracer son histoire et à travers celle-ci, les dynasties des familles de meuniers jusqu’à la révolution française.
Guillaume Goussin décédé le 16 février 1672 à Couesmes-Vaucé est le père d'une longue lignée et de nombreuses générations de meuniers implantées dans le Nord-Ouest de la Mayenne durant près de 4 siècles, la famille GOUSSIN a ainsi marqué son empreinte notre commune de Saint Denis de Gastines, ainsi que des communes limitrophes (tel que les communes de Brecé - Colombiers du Plessis - Carelles - Ernée Montaudin - Saint Berthevin la Tannière).
Acte de Décès de Guillaume Goussin- 1672 - | Acte de Naissance de Jean Goussin (Le Jeune) 1672 |
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17 ème siècle |
Jean L'Aîné GOUSSIN | Jean le Jeune GOUSSIN |
Né avant 1661 - Brecé
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Né le 9 février 1685 - Saint Denis de Gastines
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