Près d’Ernée, à Saint Denis de Gastines, si vous vous baladez près de l’étang de Boisberranger, prenez garde aux oiseaux, surtout aux cygnes. L’un d’eux, sans doute le plus immaculé, abrite l’âme d’une jeune femme morte de chagrin. Blanche était la fille de l’un des seigneurs du Boisberranger. Blanche, était éperdument amoureuse du fils de l’un des Seigneurs d’une contrée voisine. Tous deux, depuis toujours, s’aimaient par-dessus tout mais la vie n’avait de cesse de les séparer.
Sous le charme du damoiseau, la jeune châtelaine accepta son amour. Aussi, quand le jeune amoureux dû prendre les armes pour partir libérer la Terre-Sainte du joug des impies, la distance se fût pesante. Ils se fiancèrent et se promirent mariage dès son retour. Mais hélas le jeune amoureux perdit la vie, laissant sa promise dans un désarroi sans nom.
Un cygne immaculé
Blanche, dont l’amour n’avait fait que croître au cours des longues années d’attente, ne put surmonter son chagrin et, dans son accès de désespoir, elle se jeta à l’eau pour rejoindre le seul homme qu’elle ait aimé. La légende veut que son corps fût transformé en un cygne d’une blancheur éclatante. Certains jours de l’année, pendant les douces nuits d’été, le volatile voguerait au clair de lune sur l’étang, comme s’il attendait le retour de son chevalier. Et que, ni vivante ni morte, la douce prend sous sa protection tous les amoureux qui, sur les rives, se promènent main dans la main, leur garantissant une union fidèle et sans séparation.