Chapelle Saint-Thomas de la Censive

La Censive, qui était un fief de la Châtellenie d’Ernée, à encore son moulin et un étang, paroisse de Saint-Denis-de-Gastines. La chapelle de ce lieu était annexée au prieuré de l’Abbayette (Mont-Saint-Michel)

En 1125, le chevalier Robert de Saint-Denis donna à Saint-Michel du Mont sa part de ce qu’il possédait dans l’église de Saint-Denis de Gastines en dîmes (1) et en autres revenus. Ces biens, pour la plupart cenifs, inspirèrent vraisemblablement le nom que reçut la fondation de Robert, Saint-Thomas de la Censive. Quoi qu’il en soit, l’église paroissiale n’est point ici en question : elle conserva le nom de Saint-Denis et demeura à la présentation du chapitre du Mans.

 Charte de Saint-Denis et de la dîme de Prignanci :

« Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit de la Sainte et Indivisible Trinité. Il a été réglé par nos ancêtres et statué que, si quelqu'un entreprend pour le salut de son âme de donner à la Sainte Eglise et à ceux qui la servent, pour les posséder à titre d'hérédité, une partie de ses biens et propriétés, il prenne soin de faire sa donation devant Dieu et en présence de témoins capables, et d'affirmer par des écrits authentiques, afin que cette même donation soit pendant tout le temps de l'avenir gardée et plus solidement établie et regardée comme d'autant plus véridique par toutes les générations futures.

Conformément à ces principes, moi Robert de Saint-Denis, chevalier, pour le salut de mon âme, de mon père et de mes parents, tant de ceux qui sont morts que de ce qui vivent ou vivront, je concède et confirme cette donation que fît Robert, mon père, à Saint Michel et a ses moines, ce qu'il possédait par droit héréditaire de biens ecclésiastiques en l'église Saint-Denis constituant en dîmes et autres revenus.

Toutes choses, pour le dire à la vérité, que Saint-Michel et ses serviteurs avaient eues et possédées depuis une haute antiquité, mais qui par la malice des méchants avaient été pendant quelques temps perdues. 

Mon père donc, ainsi qu’il a été dit, rendit à saint Michel et à ses serviteurs tout ce qui lui en était échu par héritage patrimonial, puis déposa fidèlement et devant témoins sa donation sur l’autel de Saint-Michel.

Et moi, en concédant et confirmant la même donation, je concède aussi à saint Michel et çà ses moines, pour le salut de mon âme, une dîme de Prigmanei à posséder et à conserver à perpétuité.

J’ai reçu toutefois des dits moines, à raison de cette œuvre et à titre de charité, six livres de derniers manceaux et un palefroi.

Et cette donation, ainsi que cette concession, je l’ai, moi Robert, posée par un couteau sur l’autel de Saint-Michel, en présence de Pierre Le Doux, gardien pour lors et possesseur des dits biens et dépendances, de Robert Valcher et plusieurs autres ; présents aussi : Guarmond, Clerc, et Geoffroy de Saint-Denis, chevalier, ainsi qu’Ennetie et Odon, serviteurs de la dite église.

En outre je me suis engagé à faire concéder cette donation par Hamelin de Mayenne, mon seigneur, et par tous ceux dont il est besoin d’avoir concession.

Si quelqu’un, épris d’une convoitise diabolique relativement à ces biens que je donne et que je concède à saint Michel et ses serviteurs, tentait à l’avenir d’en soustraire quelque portion de n’importe quelle manière, d’y contrevenir injustement, ou de nuire aux moines dans leur juste propriété, qu’il ait sa part avec Judas, le traitre au Seigneur, et qu’il soit éternellement tourmenté par les peines de la Géhenne infernale.

Et afin que cette donation soit plus solidement établie et regardée comme véridique, je la certifie véritable en la marquant de ma propre main, du saint signe de la croix. »

Fait l’an de l’Incarnation mil cent quatorze. Indication IX.

Seing de Juhel, frère d’Hamelin de Mayenne.

Seing de Robert

(1) La dîme ou dime ou décime (du latin : decima, « dixième ») est une contribution financière

Source : Léon Maître : Dictionnaire Topographique de la Mayenne 1878