De 1792 à 1799, les chouans ont exécuté de nombreux faits et brigandages sur l’ensemble de la Mayenne, dans l’arrondissement de Mayenne, et les secteurs de d’Ernée, Saint Denis de Gastines, Fougerolles du Plessis et de Gorron, les procureurs et les commissaires du directoire exécutif des communes (Officiers publics) en rapportent les informations.

Sous la révolution Française, la commune de Saint Denis de Gastines perd le nom de « Saint » référence religieuse et devient « Denis de Gastines » ou « Denis de Gâtines ».

Le commissaire du directoire exécutif de la municipalité du canton Denis de Gastines,  François Brochard qui communique des rapports auprès des autorités de la Mayenne à Laval, il indique très peu de faits de meurtres, mais des faits de brigandages, et le recrutement des chouans parmi la population .Il indique les mouvements des Chouans sur les communes de Vautorte, Châtillon et de Montenay sont cités. Ces 3 communes sont proches de la forêt de Mayenne, où les Chouans se réfugient et se cachent à l’abri des représailles, la forêt étant dense.

Le brigandage à St-Denis-de-Gastines

Pendant que les hommes de Saint-Denis-de-Gastines étaient réunis à Ernée le 20 septembre 1792, une vingtaine de paysans de St-Denis quittèrent Ernée pour aller piller leurs concitoyens. Ils enfoncèrent à coups de hache la maison de dame Couasnon, pillèrent, brisèrent les meubles, rattrapèrent la dame qui s’était enfui “pieds nus au milieu de la boue”, la forcèrent à donner l’argent qu’elle avait sur elle. Ils dépensèrent l’argent dans un cabaret, et se rendirent dans une seconde maison où ils procédèrent à d’autres pillages.

Les poursuites

Le directoire du département ordonna des poursuites pour les troubles de Montaudin, Landivy, St-Denis. Le directoire du District d’Ernée, se voyant incapable de poursuivre tous les auteurs d’assassinats, de révoltes, de rébellions, demanda fin septembre de l’aide au directoire du département. L’administration départementale soutint le directoire du département en envoyant la garde nationale à Ernée.

Lors du courrier du 8 fructidor an 7 (27 août 1799) rédigé par François Brochard

Il indique « Que dans la journée du 9 courant, sur les six heures du matin, une dizaine de chouans se sont transportés au Village de Gautraie, commune de Vautorte, et ils y ont volé dans différentes maisons la valeur d’environ cinquante francs, en outre trois petits fusils de chasse simple et deux pistolets, le particulier de ce village n’étant point accoutumé à voir ses messieurs, sur que c’était une colonne mobille qui demandait à se rafraichir … »

« Suivant plusieurs rapport qui m’ont été fait par plusieurs personnes, qui les ont vu dans la forêt, ils étaient au nombre de quarante… »

« Auparavant, d’autres sur la commune de Vautorte, ils ont pillé dans plusieurs villages de Montenai qui avoisine aussi la forêt… »

Arrêté du 5 thermidor an 7 (23 juillet 1799) - Extrait des registre de délibération du canton de Denis de Gâtines

Extrait du Registre des délibérations et arrêté du Canton de Denis de Gâtines

Aujourd’hui cinq thermidor l’an sept de la République française une et indivisible.

L’administration municipale du canton de Denis de Gâtines réunie au lieu ordinaire de ses séances, considérant que les brigandages se multipliant dans les cantons circonvoisins au lieu, arrête que pour sureté générale, le désarmement général sera fait sur la commune de Denis de Gâtines, qu’en outre la déclaration et le dépôt des dites armes sera fait au chef-lieu dudit canton. Le dix du courant …., ceux qui la date passée n’auront pas fait leur déclaration et le dépôt des dites armes, seront regardé comme suspect et traité de même. S’il en ait trouvé chez eux.

A  Denis de Gâtines, les dits pour mois et au …. Le registre est signé L. Debond adjoint – F Brochard adjoint – Baissin

Pour extrait conforme

Source : Archives Départementales de La Mayenne - “Ernée à travers les âges” de Robert Amiard - “Dictionnaire de la Mayenne” de l'Abbé Angot.