70 ans de la Libération - Place des Tilleuls - Place de la Mairie

Place des Tilleuls / Place de la Mairie

En juin 1944, les autorités allemandes passent à la mairie pour  réquisitionner les garages des hauts du bourg pour stocker des bombes. Elles demandent aussi des hommes jeunes pour creuser des trous dans les haies afin de protéger leurs soldats et leurs véhicules contre les attaques aériennes.

Pendant ce temps, pour aider les résistants de Fougerolles du Plessis et de Landivy, des jeunes de Saint-Denis de Gâstines ont camouflé deux résistants dans les paniers avant de la bicyclette de livraison du boulanger. Ils sont passés par les chemins communaux car les Allemands occupaient toujours les principaux carrefours. Ces deux résistants venant de Laval devaient signaler l'emplacement des batteries Allemandes localisées à Laval. Quelque temps après, ces batteries étaient anéanties par l'aviation anglaise.

Dans les jours suivants, on sent les Allemands nerveux. Ils se préparent à regagner la Normandie pour renforcer leurs troupes. Des résistants de Saint-Denis et des environs décident d’inverser les panneaux de signalisation sur les routes. Irrités les allemands placent des explosifs derrière les panneaux.

Le 30 juin 1944, un malheureux jeune homme, Rémi Fourmond âgé de 18 ans, originaire de Colombier du Plessis, est blessé à une jambe, au croisement de la route de Montenay et de la Gare par l’explosion d’une mine. Il est accompagné de Raymond Gendron (Artisan à Gorron).

Rémi Fourmond est transporté chez des voisins et soigné par le médecin. Les allemands viennent le prendre dans la ferme de ses parents et le déportent en Allemagne, à Buchenwald. Ensuite ils le transfèrent à Dora où il travaille  sur les missiles V2. Il décède peu de temps après.

En juillet 1944, les allemands découvrent qu'une fausse carte d'identité a été délivrée par la mairie. Ils constatent également que des jeunes se sont évadés alors qu'ils étaient en garde à vue suite à une rafle. Ils entrent dans la mairie et demande à Madame Alice ROYER, la secrétaire, de les suivre. Monsieur Jean Poirier-Coutansais, le maire, refuse que la secrétaire soit conduite à la Kommandantur de Mayenne. Il décide de prendre sa place. Profitant de la débâcle du bombardement de Mayenne, il réussit à échapper aux Allemands. Il faut saluer le courage de cet homme qui a su prendre  ses responsabilités.

Après la percée de Mortain, les Allemands, en plein désarroi, fuient devant les Américains.

Les habitants les regardent passer, mais sur les axes principaux, des Américains tombent sous le feu de l'ennemi. Un monument, le petit val,  sur la route Ernée-Larchamp nous le rappelle.

Au tout début du mois d'août 1944, 7 jeunes de Saint Denis de Gastines partent en carriole sur la route de Montaudin pour aller à la rencontre des Américains, arrivés, selon la rumeur, aux portes du bourg. Ils sont arrêtés en cours de route par des Allemands mais réussissent à s'échapper, tant bien que mal, à travers les champs de blé.

Dans la nuit du 3 au 4 août, un groupe de libérateurs composé d'un commando d'une dizaine d’hommes arrive à la Davière par les chemins creux encore nombreux à l'époque. L'avancée américaine se fait calmement dans la campagne. Des jeunes s'empressent d'aller à leur rencontre. C’était bien risqué de leur part puisque quelques Allemands étaient encore camouflés dans les sapins aux postes d'observation, en particulier au château de Bellevue.

Avant de rentrer dans l'agglomération par la route de Montaudin, les unités américaines se regroupent dans le bois de la Sensive.

La libération de Saint Denis de Gastines par la 90th Infantry Division Américaine lors de sa progression vers Mayenne en provenance d'Ernée est toute proche.

C’est la journée du 5 août qui est marquée par la joie retrouvée sur tous les visages. Les jeeps arrivent au carrefour et tout le monde entonne la Marseillaise. Quelques photos témoignent de cette ambiance.

Les villageois découvrent les produits américains encore inconnus chez nous : chewing-gum, cigarettes américaines, chocolats. La générosité des libérateurs a marqué les esprits.

Deux camps américains s’installent à Saint Denis de Gastines, l'un près du lieu dit la Tête-Louvine, l'autre sur la route dite de la Rue.

Nous n'oublierons jamais nos libérateurs même si un doute persistait : tout en les acclamant nous pensions que la voie de la liberté était encore lointaine. En effet, aucun prisonnier n'était encore libéré. Il faut attendre le mois de mai 1945 pour les voir commencer à rentrer. La joie ne fut totale que lorsque le dernier arriva de Russie.

Ce soldat Eugène Aubert, engagé en octobre 1936, fait prisonnier en 1940 en Allemagne, puis refoulé en Russie, ne fût libéré que le 18 mai 1945. Après un long voyage de retour il arrive le 5 août 1945 à Saint Denis de Gastines. Il est accueilli à sa descente du car par le curé de la paroisse et de nombreux habitants. Il dépose une gerbe au monument aux morts et va boire un verre au presbytère. Les cloches sonnent enfin pour annoncer la fin complète des hostilités.