La Guerre 1939-1945

 

5 août 1944 – 2014 – Libération de Saint Denis de Gastines

Retour sur une visite guidé de l'histoire de la commune (1939-1944)

5 août 1944 – 2014 – Libération de Saint Denis de Gastines


Retour sur une visite guidée de l'histoire de la commune (1939-1944)

Bienvenue pour cette ballade historique au cœur de l'agglomération de Saint Denis de Gastines, Nous allons faire une visite des différents lieux marqués par l'occupation allemande de la seconde guerre mondiale, ainsi que de la libération de la commune le 5 août 1944, soit 70 ans jour pour jour. Les cloches et le tocsin ont sonné à 14h, pour rappeler et commérer cet  événement qui a marqué la population dyonisienne libérée. Cette visite est liée à des souvenirs et des témoignages des habitants de notre commune, ce qui  permet de relater cette période troublée de 1939-1945

La pierre promontoire pour le garde champêtre

Comme il y a 70 ans aujourd’hui, nous devons nous réjouir de vivre dans un village en paix. Pour comprendre combien il est bon de vivre en paix, combien il est agréable de vivre dans la liberté retrouvée, il faut se souvenir comment tout a pu basculer pour nos parents, nos grands-parents et, pour les plus jeunes, nos arrières grands-parents. C’est plein d’émotion que je suis grimpé sur cette pierre réservée aux annonces du garde champêtre. Le dimanche 3 septembre 1939 à 17h, c’est sur cette même pierre que monsieur Hippolyte TROHEL apprenait à la population que la France déclarait la guerre à l'Allemagne Nazie et que l’heure de la mobilisation allait sonner. Le tocsin rappelait aux jeunes et aux moins jeunes qu'il fallait rejoindre leur caserne. Beaucoup pleuraient. C'était la guerre.

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La Croix Pottier

En 1944 Radio Londres « Les Français parlent aux Français » lance des messages codés pour avertir les résistants que des parachutages vont avoir lieu.  Des parachutes ont été retrouvés dans un champ entre la ferme et le Bois-Michel près du Château de Monflaux,

Le 6 juin 1944, enfin la nouvelle tant attendue : les troupes alliées débarquent en Normandie. Nombreux habitants se souviennent encore des vagues d'avions qui survolaient la région.

Ici à la Croix Pottier il y avait une tonnelle de palmes. Un avion américain qui participait à la libération de Mayenne  mitrailla cette cible qu’il avait prise pour un camouflage de camion ennemi. Des impacts sont encore visibles sur cette croix de granit. La tonnelle fut rasée dès le lendemain. La croix de l'époque était beaucoup plus grande. Sa dimension à été réduite. Des travaux récents ont permis de retrouver un bout de la croix.

Dans les mêmes temps, un convoi de camions passant par Blanche Noë fut mitraillé. Plusieurs soldats allemands y trouvèrent la mort. Pour se protéger des bombardements, la population du bourg a creusé des tranchées dans les jardins et dans les champs à sa périphérie.

 

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Place Bellevue

Pendant toute la période d’occupation, des Allemands, les « gris », ont construit des postes d'observation sur les points culminants de Saint-Denis : à la Guesdonnière, au Château de Bellevue où ils se logeaient et à la ferme des Bruyères. Dans le parc du château de Bellevue, se dressait un mirador. Au lieudit Pierre Blanche, l'un des points culminants de la région, se situait un autre mirador camouflé par des branches de châtaigniers. Au pied de ce mirador un blockhaus dans lequel les soldats pouvaient se mettre à l’abri lors des attaques des avions alliés. C’est là également qu’ils stockaient du matériel et du  ravitaillement.  Quelques jours avant la libération de la commune, les soldats allemands avaient quitté les lieux. Leur réserve fut visitée par des habitants mais les allemands revinrent et recherchèrent les auteurs des ces vols. Et puis ils partirent précipitamment et définitivement la veille de la libération de la commune.

On se souvient aussi que près de la ferme de l'Orrière sur la route de Carelles,  les soldats allemands installaient périodiquement un centre d'entrainement militaire. Un pas de tir à la mitrailleuse sur cible fixe dans les talus situés en face.

De même dans un champ près de la ferme du Bois-Michel, ils s'entrainaient au tir de mortier vers La Butte. D’autres exercices consistaient à creuser un trou pour cacher un homme. Si un char ennemi passait au dessus de cette cavité, le soldat posait une grenade sous le véhicule.  La veille de la libération de la commune, des chars allemands stationnaient près d'un bois de hêtres, dans un vieux chemin, non loin de la route de Carelles. Ils quittèrent ces lieux quelques heures avant l'arrivée des alliés américains.

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Place des Tilleuls / Place de la Mairie

En juin 1944, les autorités allemandes passent à la mairie pour  réquisitionner les garages des hauts du bourg pour stocker des bombes. Elles demandent aussi des hommes jeunes pour creuser des trous dans les haies afin de protéger leurs soldats et leurs véhicules contre les attaques aériennes.

Pendant ce temps, pour aider les résistants de Fougerolles du Plessis et de Landivy, des jeunes de Saint-Denis de Gâstines ont camouflé deux résistants dans les paniers avant de la bicyclette de livraison du boulanger. Ils sont passés par les chemins communaux car les Allemands occupaient toujours les principaux carrefours. Ces deux résistants venant de Laval devaient signaler l'emplacement des batteries Allemandes localisées à Laval. Quelque temps après, ces batteries étaient anéanties par l'aviation anglaise.

Dans les jours suivants, on sent les Allemands nerveux. Ils se préparent à regagner la Normandie pour renforcer leurs troupes. Des résistants de Saint-Denis et des environs décident d’inverser les panneaux de signalisation sur les routes. Irrités les allemands placent des explosifs derrière les panneaux.

Le 30 juin 1944, un malheureux jeune homme, Rémi Fourmond âgé de 18 ans, originaire de Colombier du Plessis, est blessé à une jambe, au croisement de la route de Montenay et de la Gare par l’explosion d’une mine. Il est accompagné de Raymond Gendron (Artisan à Gorron).

Lire la suite: 70 ans de la Libération - Place des Tilleuls - Place de la Mairie

Avant de terminer notre voyage dans l’histoire de Saint Denis de Gastines, il nous faut saluer l’immense courage de toutes ces femmes qui ont été brutalement séparées de leurs maris mobilisés. On a du mal à imaginer comment elles ont pu faire face à toutes les difficultés rencontrées. Et comment font-elles lorsque l’armée allemande vient chez elles réquisitionner de la nourriture, des chevaux.                                                                                                                    

Quand on pense « nourriture » à la campagne, on pense d’abord au pain, la base de notre alimentation. Et puis à Saint Denis, plus qu’ailleurs, on pense à la farine et au moulin de Fumeçon.

Il se pourrait que tout n’ait pas été écrit sur cette période trouble et triste de notre histoire. Loin de là. Nous n’en doutons pas. Discrètement, silencieusement, des familles ont aidé d’autres familles. Nous le pensons également. D’autres, tout aussi secrètement ont accompli des actes héroïques.  Simplement nous n’avons retenu que les faits dont nous avons pu vérifier la source. Bientôt de nouvelles archives vont s’ouvrir aux historiens. Nous vous encourageons à apporter les témoignages qui vous touchent. Ils seront recueillis.

Lire la suite: 70 ans de la Libération - Exposition

11 soldats de la commune de Saint Denis de Gastines

Nom Prénom Régiment Date lieu et circonstance de de décès
BAHIER Louis   †  ?
BRIÈRE Constant Victor 101e R.I. †18/06/1940 à l’hôpital de Montargis (Loiret) Blessures de guerre  
DUVAL Victor Jean-Marie 9e Train †28/05/1940 à Boulogne/Mer (Pas-de-Calais) MplF 
FORTIN Alfred Henri René 10e R.T.S. †29/12/1944 à l’hôpital d’Alger Algérie De blessures de guerre .
GODIN Marin   † ?
GUYARD Marcel 130e R.I. †06/06/1940 à Septmont (Aisne) MplF 
LAVOLLÉE Fernand   † ? 
PERTHUIS Marcel   † ?
PICHOT Aristide Joseph   †06/12/1944 à l’hôpital de Laval (Mayenne) de Maladie.
QUINTON Juste André 71e R.I. 11/06/1940 à la Charité/Loire (Nièvre) Victime bombardement
QUINTON Louis   † ?

 

Des souvenirs et des témoignages de gens de notre commune nous ont permis de relater cette période troublée de 1939-1945

L'avant guerre

Dès 1938, des bruits couraient qu'une guerre serait imminente. Un fait particulier alerta déjà les esprits : A Saint-Denis, le 1er dimanche d'octobre 1938, se déroulaient sur l'hippodrome de Monfleaux les courses de chevaux célèbres dans tout l'Ouest. Les Officiers et sous-officiers qui animaient brillamment cette manifestations furent priés, au micro, de rejoindre leur caserne d'urgence. Une grande anxiété s'empara de la foule. On abrégea donc cette rencontre.

La seconde guerre mondiale

Le 3 septembre 1939, le son sinistre du tocsin rappelait aux jeunes et aux moins jeunes qu'il fallait rejoindre leur caserne. Beaucoup pleuraient. C'était la guerre. Pendant le dur hiver 39-40, le travail était pénible dans les campagnes pour ceux qui étaient restés.

Le 9 septembre 1939, environ 200 pensionnaires de l'hôpital psychiatrique de Laon furent installés tant bien que mal au château de Monfleaux. Ils y firent un séjour assez long. On comptait plusieurs décès par semaine pendant les hivers froids. La plupart furent enterrés à Saint-Denis; Les derniers repartirent en septembre 1944.

En mai 1940, l'avancée allemande provoqua le départ des gens du Nord. Ce fut exode. Il faut saluer l'accueil chaleureux sera des habitants de Saint-Denis de Gastines pour les réfugiés fuyant l'ennemi.

Chaque commune de la Mayenne devait accueillir une commune de l'Aisne. Saint-Denis reçut les habitants de Pont-sur-Sambre et quelques uns de Chauny et de la Somme.

La plupart des familles arrivaient à pied, à vélo ou en voiture à cheval. Peu possédait une automobile. Les pauvres gens n'avaient pris avec eux que le strict minimum : vêtements, matelas, ustensiles de cuisine. Ces réfugiés n'ont fait qu'un séjour de 5 à 6 semaines sur notre territoire. D'après le témoignage de certains, on sait qu'ils n'ont rien retrouvé à leur retour.

Une trentaine d'années plus tard, des réfugiés ont voulu retrouver les lieux qui les avaient hébergés. Des liens d'amitié existent toujours.

En rentrant, ils découvraient la présence des Allemands en uniforme vert et gris foncé. Ils occupaient les maisons vacantes et les châteaux de Saint-Denis. De temps à autre, on les voyait défiler en marquant le fameux pas d'oie et en chantant le refrain que l'on a si souvent entendu « Helli – hello - hella ». La vie suivait son cours mais il fallait respecter le couvre-feu à 22h tous les jours.

En juillet 1940, quelques réfugiés commencèrent à prendre le chemin du retour.

 

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