Révolution Française (1789-1799)

De 1792 à 1799, les chouans ont exécuté de nombreux faits et brigandages sur l’ensemble de la Mayenne, dans l’arrondissement de Mayenne, et les secteurs de d’Ernée, Saint Denis de Gastines, Fougerolles du Plessis et de Gorron, les procureurs et les commissaires du directoire exécutif des communes (Officiers publics) en rapportent les informations.

Sous la révolution Française, la commune de Saint Denis de Gastines perd le nom de « Saint » référence religieuse et devient « Denis de Gastines » ou « Denis de Gâtines ».

Le commissaire du directoire exécutif de la municipalité du canton Denis de Gastines,  François Brochard qui communique des rapports auprès des autorités de la Mayenne à Laval, il indique très peu de faits de meurtres, mais des faits de brigandages, et le recrutement des chouans parmi la population .Il indique les mouvements des Chouans sur les communes de Vautorte, Châtillon et de Montenay sont cités. Ces 3 communes sont proches de la forêt de Mayenne, où les Chouans se réfugient et se cachent à l’abri des représailles, la forêt étant dense.

Le brigandage à St-Denis-de-Gastines

Pendant que les hommes de Saint-Denis-de-Gastines étaient réunis à Ernée le 20 septembre 1792, une vingtaine de paysans de St-Denis quittèrent Ernée pour aller piller leurs concitoyens. Ils enfoncèrent à coups de hache la maison de dame Couasnon, pillèrent, brisèrent les meubles, rattrapèrent la dame qui s’était enfui “pieds nus au milieu de la boue”, la forcèrent à donner l’argent qu’elle avait sur elle. Ils dépensèrent l’argent dans un cabaret, et se rendirent dans une seconde maison où ils procédèrent à d’autres pillages.

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Le personnage illustre le plus connu en Mayenne et durant les affrontements entre les armées républicaines et les insurgés de l’ouest de la France est Jean Chouan. Jean Chouan, de son vrai nom Jean Cottereau (30 octobre 1771 à Saint-Berthevin - juillet 1794 à Olivet), est, avec ses frères Pierre, François et René Cottereau, un des chefs de l'insurrection contre-révolutionnaire et royaliste qui s'est développée en Mayenne en 1792 et 1793. Son surnom « Jean Chouan » est à mettre en relation avec son rôle dans la Chouannerie du Bas-Maine. Il était aussi surnommé « le gars mentoux » (le gars menteur en patois mayennais).  Les « Chouans » furent ainsi nommés parce qu'ils imitaient du chant du chat-huant (chouette hulotte), « mot de passe » et cri de ralliement des Chouans.

Portrait imaginaire de Jean Chouan, en 1833

HISTOIRE DE JEAN CHOUAN - MUSÉE LA CLOSERIE

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— Le 2 novembre 1794, les archives municipales sont brûlées par « les brigands nommés Chouans. »« Il n'y a que quatre Chouans sortis de la commune, » affirme-t-on

— le 11 avril 1796 ; « ceux qui avaient été enrôlés par force sont rentrés. »

— 7 septembre 1798, « la plus grande tranquillité règne dans les trois communes du canton. »

— 22 octobre 1798, des colonnes mobiles y sont organisées.

— Juin 1799, Mérille et Billard désarment les colonnes mobiles.

— 23 juillet 1799, l'administration municipale, en face des brigandages qui se multiplient, ordonne le désarmement général.

— 27 juillet 1799, enrôlements forcés par les Chouans.

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La bataille d'Ernée est un combat survenant le 2 novembre 1793, pendant la virée de Galerne, lors de la guerre de Vendée, entre les Vendéens de l'Armée catholique et royale et l'armée républicaine. Elle s'achève par la prise de la ville d'Ernée par les Vendéens, venus de Mayenne. Ces derniers quittent la ville dès le lendemain pour marcher sur Fougères.

Alors que 1 400 soldats républicains dont ceux du 8e bataillon du Calvados, en poste à Ernée s'était replié sur Fougères. Le 2 novembre 1793, à 15 heures, le 19e régiment d'infanterie légère des Chasseurs d'Ernée se porta, sur l'ordre de l'Adjudant général Brière, à la rencontre des vendéens. Composé d'un millier d'homme seulement, ils attaquèrent à la cavalerie vendéenne qui pénètre dans le bourg la première, mais peu de temps après son entrée, alors qu'elle s'occupe de chercher des logements, les républicains font leur apparition à l'entrée ouest, puis se replia sur la Chapelle de Charné. Les Bleus les poursuivirent, mais il s'agissait d'un piège, à La Chaudronneraie, près d'Ernée, ils furent enveloppés sur leurs flancs et mit en déroute, perdant les 2/3 de leurs effectifs.

Après ces combats, l'armée vendéenne reste à Ernée pour y passer la nuit. Elle réquisitionne des grains et des fourrages et abat l'arbre de la liberté sur la place de l’Hôtel de Ville. Elle quitte Ernée le lendemain, à 10 heures du matin, afin de marcher sur Fougères.

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Département de La Mayenne – District d’Ernée

Ernée ce 10 Messidor l’An 3.e de la République Française une et indivisible

Le Procureur Siudie près le District d’Ernée

Au Procureur Général Siudie du Département

Citoyen,

Les Chouans continent leurs assassinats et leurs vols, les communes de ce district sont dans la consternation, chaque jours nouveaux malheurs, chaque jour ou en grains de plus grandes.

Dans la dernière décade, quatre femmes ont été tuée à Fougerolles(*), et Landivy deux citoyens, à La Dorée quatre volontaires ont été fusillé, et le fils ainé avec la fille de la maison où était le volontaire ont été gravement blessés.

Par de coup d’armes à feu en Juvigné, deux laboureurs ont été assassiné à leur travail, des vols considérable ont été commis chez plusieurs citoyens des communes de Larchamp, Montaudin, Lévaré, et Montenay. Plusieurs de ceux qui ont souffert de vols ont eu même reçu de mauvais traitement. Et couru les plus grands dangers de péril à Chailland. A Berthevin, les jeunes gens ont été enlevé et forcé de sa bander.

Il en auront sans doute rien fait d’autre, les scélérats main la terreur qui est au dernier degré dans l’âme des habitants des campagnes, empêche que nous en soyons instruit.

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Jean-Baptiste Le Dauphin rejoignit alors les royalistes du canton sous le nom de "Le Vengeur". Il réunit une troupe assez nombreuse des environs de Fougerolles du Plessis et d'Ernée et devint un des chefs des chouans du canton.

Jean-Baptiste Le Dauphin est né le 24 juin 1774 à Montaudin en Mayenne, il est le fils du régisseur de Charles de Valory, marquis de La Pihorais (ou Pihoraye) résidant en son château de La Hautonnière en Fougerolles du Plessis ; la famille compte huit enfants.

Jean-Baptiste, qui avait suivi des études, se préparait à l'état ecclésiastique mais la révolution arriva et il fut requis pour la conscription et partit à Valognes dans la Manche.

Les patriotes soupçonnaient le régisseur de cacher dans le château, où il vivait avec sa femme et seulement deux de ses filles, des prêtres réfractaires.

Le 17 juin 1795, une troupe de Faux-chouans se présenta proposant leur protection des prêtres contre les Bleus. M. Le Dauphin les renvoya en leur disant que lui-même étant suspect aux yeux des républicains ne pouvait se permettre d'héberger des royalistes (alors qu'il était foncièrement royaliste).

 Dans la nuit du 20 au 21 juin 1795, en l'absence du régisseur, six individus masqués pénétrèrent dans le château et tuèrent Mme Le Dauphin et martyrisèrent ses deux filles. Puis ils mirent le feu. Seule Jeannette survécut défigurée par ses blessures et les brûlures. Jean-Baptiste Le Dauphin dit "Le Vengeur" a pris ce surnom après la mort de sa mère et d'une de ses sœurs, tuées par les faux chouans.

Lire la suite: Jean-Baptiste Le Dauphin – Le Chouan

Les chefs Chouans remobilisent leurs troupent

Il fut établi que le chef des Chouans Chateauneuf était aux environ de Montaudin à la fin du mois de vendémiaire an VII (octobre 1798). Il avait même séjourné le 2 brumaire de l'an VII (23 octobre 1798) au Château de Montflaux (à Saint-Denis de Gastines) et dans le bourg de cette même ville avec près de 80 hommes. Il fut également rapporté que Jean-Baptiste Le Dauphin, dit Le Vengeur s’était réfugié à Saint-Denis de Gastines (toujours dans le Château de Montflaux et dans le bourg).

— Le 7 novembre 1799, quatre cent cinquante Chouans (six à sept cents, d'après le commissaire), arrivent par la route de Châtillon, réunissent la municipalité, se font livrer des vivres, donner des billets de logement, par réquisitions signées
Achille Le Blond, dit Châteauneuf, 
commencent à découvrir l'église et le clocher, menaçant de l'incendier, et partent le 9 vers Carelles. Le soir du même jour, arrive de Vautorte une autre bande de trois cents Chouans qui prennent leur chemin le lendemain pour Ernée en se faisant conduire par un guide au Bourgneuf.

Recherche du chef chouan Achille LE BLOND dit "Châteauneuf"

Courrier de François Brochard , en réponse sur les recherches du chef chouan "Châteauneuf" dit Achille LE BLOND . Mais aucun renseignement et information n'a pu être collecté sur la présence de ce chef chouan sur le canton de Denis de Gastines.

Informations connus sur Chateauneuf :

26 octobre 1795 : Mort de Jean-Louis Treton, dit Jambe d'Argent.

Novembre 1795 : Châteauneuf, dit Achille Le Blond, prend le commandement pour M. Marie Paul de Scépeaux de Bois-Guignot.

Mai 1796 : Mort de Delière, sous les ordres de Châteauneuf

"Z1er mai 1796 : M. de Scépeaux sollicite un armistice.

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Nom et Prénom   Situation Profession Adresse
Cougé Etienne  1774-1842 ex Chouan Maréchal Le Bourg 
Cousin François  1774   Laboureur La Heurlière
Le Roy François   ex Chouan Laboureur  
Huet Jean François 1772-1834 ex Chouan Laboureur La Cosnuère 
Quinton François  1775-1838   Laboureur La Jugonnière 
Quinton Michel  1776-1842 ex Chouan Laboureur  La Jugonnière 
Pommereul François  1774-1855   Domestique Tête Louvine 
Cantin Jean        
Nicolle Mathurin  1778   Laboureur  La Cosnuère

Il est fort probable que les chouans originaires de Saint Denis de Gastines ont été recrutés par Jean-Baptiste Le Dauphin, beaucoup sont natifs dans le secteur du Moulin de Forge à Montaudin, en limite de Saint Denis de Gastines (La Cosnuère,  La Jugonnière, La Heurlière ...)Jean-Baptiste Le Dauphin est né dans le lieu dit La Boussardière à Montaudin, ses ascendants étant d'une famille de meunier, dont le grand-père Guillaume Le Dauphin (1703-1744) meunier au moulin de Forge. 

source : Archives Départementales de La Mayenne